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Des guirlandes
de feston égayent la colonnade du Champs-de-Mars et les marchands ont
installé leurs éventaires sur les trottoirs. Un cordonnier-marchand de
souliers vante la qualité d'une chaussure : il s'adresse à deux acheteuses
assises devant lui, sur un banc... Une dame riche, accompagnée d'une domestique,
vient de faire l'aumône à un mendiant, un aveugle en haillons, guidé par
un chien, qui marche avec peine en s'appuyant sur un bâton noueux.
C'est vrai, les femmes
de Pompéi sont présentent dans les rues autant que dans les
maisons : celles qui vivent des commerces, des auberges ou vivent de leurs
charmes.
Femmes d'artisans ou de commerçants, elles tiennent souvent la boutique.
Ce sont souvent des femmes qui tiennent les auberges-cabarets fréquentés
par un public assez grossier, à l'honnêteté souvent douteuse. Certaines
sont responsables de toute une cohorte de filles. Dans les rues tortueuses
du vieux Pompéi, elles proposent leurs charmes pour un prix modique. Le
nom de ces pensionnaires du lupanar sont connus par les graffitis
qui vantaient leurs spécialités. Les femmes de Pompéi, ce sont aussi les
employées, les domestiques... Visages sans relief perdus dans l'anonymat
du travail : ce sont ceux des ouvrières boulangères, des ouvrières d'une
usine à foulon, occupées à brosser et à tondre les draps. Visages de gens
de maison, de filles de cuisine, de servantes, de caméristes, qui gravitent
autour de la maîtresse de maison.
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