Chaque Pompéien
tente, à la mesure de ses moyens, de ménager un temps pour jouir de l'otium,
un loisir qui n'est pas de l'oisiveté, mais qui s'oppose au negocium,
les affaires. Le sport, activité naturelle des citoyens, développe leur force et leur habileté Pour tout Pompéien, la grande palestre, ou terrain de sports, est le prolongement de l'école. La palestre est un vaste campus aux fonctions multiples, à la fois lieu d'enseignement, but de promenade, cour de caserne, marché d'esclaves et champ clos pour les combats de coqs. Qui vient s'exercer à la grande palestre ? Des amateurs qui lancent le disque, pratiquent le saut, les haltères à la main ou la lutte. Certains exercices ont un caractère plus militaire : course en armes, défilé équestre. Ainsi la jeunesse se prépare physiquement et moralement à son futur rôle civique. Les fils de la bourgeoisie municipale sont groupés en une société hippique et en une société de préparation militaire, ce qui renforce la hiérarchie sociale. |
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Après
le sport, les bains maintiennent l'hygiène de tous, jeunes et vieillards. L'importance des termes se mesure à leur nombre et à leur localisation aux endroits les plus fréquentés et les plus accessibles. Un personnel nombreux veille au bien-être des clients. Des aides baigneurs aident les impotents à gravir les marches des baignoires ou à descendre dans la piscine froide ; d'autres douchent ceux qui n'ont pas le droit de se baigner. Après le bain, c'est au tour des épilateurs, des parfumeurs, des masseurs. Ces moments de détente font partie des délices de la vie à Pompéi. Il existe même des bains à l'eau de mer, réservés aux privilégiés. |
Amateurs de spectacles,
les pompéiens ont le choix entre le théâtre, l'Odéon ou l'amphithéâtre.
L'amphithéâtre, au fond, la grande palestre |
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Le Pompéien aime le
pathos et la rhétorique, le lyrisme et la violence des pièces de Sénèque,
poète tragique, mais il préfère encore les comédies de mœurs qui sont un
miroir de la vie quotidienne que mène la riche bourgeoisie, où les esclaves
, les affranchis jouent un rôle de plus en plus important. Le peuple fait un triomphe aux farces qui mettent en scène, en les caricaturant, les professions les plus diverses : la charbonnière, le diseur de bonne aventure, le peintre, le potier... Tous sont la cible des auteurs comiques. L'Odéon (petit theâtre) est resté à l'écart de cette évolution vers un goût populaire; seuls les initiés vont y applaudir le poète à la mode, couronné et masqué qui y déclame ses dernières pièces en vers. A part cette exception, les revues montées au grand théâtre sont du même niveau que les spectacles donnés dans l'amphithéâtre. La culture savante semble bien n'être qu'exercice d'école ou délectation de notables lettrés dans le secret de leurs riches bibliothèques. Les couches populaires ont besoin de spectacles légers, de grosse farces où l'on rit à gorge déployée, ou des jeux sanglants de l'arène qui exitent, tout en les apaisant, les instincts de violence de chacun. |
![]() L'amphithéâtre |
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