POMPÉI, renaissance

source Encyclopédie Universalis

La ville fut abandonnée et on perdit le souvenir de son emplacement. Les fouilles des ruines débutèrent au printemps de 1748, dix ans après la découverte d’Herculanum ; mais c’est plus tard qu’on eut la certitude qu’il s’agissait effectivement de Pompéi. Les fouilles se poursuivirent irrégulièrement, surtout dans le but de découvrir des objets et des œuvres d’art. Ce n’est qu’après 1870 qu’elles furent entreprises de façon régulière et continue. On établit alors une nomenclature des maisons, des rues et des quartiers. À partir de 1924, on commença à effectuer des fouilles stratigraphiques qui permettent, en commençant par le toit, la reconstruction des maisons, en laissant à leur place originelle les objets et la décoration murale. Dans les années 1950, les murs des fortifications et les nécropoles ont été mis au jour.

15. Ce qu'apporte l'invention de l'imprimerie : L'invention de l'imprimerie et la redécouverte des auteurs anciens, notamment de Pline et de Tacite, firent sortir de l'oubli les noms de Pompéi et d'Herculanum. On retrouva ainsi le souvenir de la catastrophe, mais personne ne songeait évidemment à organiser des fouilles systématiques.

16. 1592, construction d'un canal souterrain :

En 1592 l'architecte romain Domenico Fontana établi le tracé d'un canal souterrain qui amènerait l'eau du Sarno à Torre Annunziata. Ce canal traversait un lieu que les paysans du cru appelaient la "Cività", la cité. Les ouvriers chargés du chantier comprirent rapidement le pourquoi de cette dénomination : au fur et à mesure de l'avancement des travaux, ils trouvaient en effet des pans de murs décorés, des pièces de monnaie, des morceaux de marbre. De fait, le canal longeait l'amphithéâtre, traversait le forum à hauteur de l'ancien temple d'Isis puis suivait la voie des tombeaux... Terrifiante pour les contemporains, l'éruption du Vésuve, allait cependant faire des heureux : les archéologues, qui, 17 siècles plus tard, devait y découvrir, en fouillant le sol formé par les cendres du Vésuve, des pans entiers de la civilisation romaine.

17. Il faut attendre le XVIIIe siècle pour voir s'organiser des fouilles. la vogue des "antiques" se répand dans toute l'Europe. Herculanum fut dégagée la première. Dès 1763, le site de Pompéi était identifié avec certitude et la vogue des "antiques" se répandit dans toute l'Europe. À Naples, le premier ministre Tanucci encouragait vivement à poursuivre les fouilles auxquels s'intéressaient de près un jeune érudit, Johann Joachim Winckelmann, qui allait être le véritable pionnier de l'archéologie pompéienne. Des centaines d'ouvriers, aidés par des militaires du génie, travaillaient désormais sur le chantier, et les fouilles progressaient rapidement. Elles se ralentirent avec le retour des Bourbons sur le trône de Naples ; c'est pourtant à partir de 1820 que furent mis au jour les thermes, le forum, le temple de la Fortune Auguste, et force fut bientôt d'admettre que le site de Pompéi recélait des vestiges beaucoup plus intéressants que ceux que l'on avait découverts jusque-là à Herculanum.

18. sous la direction de Giuseppe Fiorelli, les fouilles sont menées méthodiquement : La notoriété des deux bourgades ensevelies dans le sol de la Campanie ne cessait de croître. Il fallut attendre la réalisation de l'unité italienne pour que les fouilles soient menées de manière plus méthodique, sous la direction de Giuseppe Fiorelli, lequel demanda que l'on cesse de détacher les fresques des parois et que l'on se contente de couvrir les maisons afin de protéger les précieux vestiges des intempéries. Cette politique fut suivie par ses successeurs.

19. Amedeo Maiuri fait de Pompéi un extraordinaire musée : Le Pr Amedeo Maiuri, qui dirigea les fouilles de 1924 à 1961, a poursuivi l'oeuvre entreprise et a su faire de Pompéi l'extraordinaire musée qu'elle constituent aujourd'hui, témoignage irremplaçable sur la vie quotidienne des anciens Romains, mais surtout conservatoire exceptionnel de la peinture de cette époque disparue presque partout ailleurs du fait des outrages du temps.

Pompéi, une ville en sursis. Le risque volcanique est souvent présent dans des zones désormais intensément peuplées, comme l’Italie centrale. À Naples, une éruption du Vésuve, comme celle qui détruisit Herculanum et Pompéi en 79 après J.-C., aurait, de nos jours, des conséquences encore plus catastrophiques. Même si toute la zone était évacuée à temps, les pertes économiques, industrielles et agricoles et le choc social seraient immenses ; et la probabilité d’éruption du Vésuve demeure forte à l’échelle de quelques années ou de quelques décennies (source Universalis 1999).