L'AMOUR


Pompéi est une ville consacrée à Vénus ; et l'amour y est chanté, pratiqué, célébré sous toutes ses formes. Aux nombreuses peintures, qui sur les murs des alcôves illustrent les plaisirs de l'étreinte amoureuse, se mêlent les mots d'amour que sur les murs des maisons s'échangent fébrilement les futurs amants.
Tout se pratique, mais rien n'a la saveur du vice. L'homosexualité masculine et féminine est chose courante ; la pédophilie est acceptée comme chose tout à fait normale. Des rencontres à trois ou quatre sont également proposées. A l'entrée des auberges spécialisées, des hommes incitent les entraîneuses à se dévêtir pour montrer leurs charmes. Dans les maisons des esclaves, garçons et filles sont la proie habituelle et facile des patrons et de leurs proches.
Au-delà des portes de la ville, des prostituées aguichent les passants qu'elles entraînent derrière les monuments funéraires jalonnant la route. D'autres offrent leur corps dans des bordels pour quelques pièces, le prix d'un pain ou d'un pichet de vin, au bénéfice exclusif de leur patron.
Les dames de l'aristocratie cèdent aussi à l'attrait de l'argent, tandis que des femmes d'une grande beauté, élégantes et cultivées, hantent le sommeil de riches Pompéiens.
Les hommes aussi se prostituent.
Mais l'amour est un sentiment durable et l'on vante la modération et la fidélité, le rythme serein de la vie à deux.